Fini le village, sa vieille peau cuite. Retour à la citadinité, son anonyme enfer. Deviendrai-je autant ville que je fus la poussière des pistes, le tissage des arbres, les miraculeux oiseaux, les gens qui accueillirent l’étrange idiot, près d’un quart de siècle avant ? Peut-être ou sans doute pas. Le temps est compté, sauf s’il est de l’amour (impossible à savoir). Du village de moi resteront les écrits et l’inévitable dissolution des souvenirs dans l’esprit de deux ou trois parmi les nombreux, sans se faire d’illusions. Poursuivre avec le (même très vague) désir. Se poster face au carré dans la fenêtre, regarder. Aller avec l’image, sans jamais savoir où, ailleurs, plus loin. Se dire aussi qu’au sein du mauvais air, des fatigues, de la solitude, il y eut une joie, souvent discrète, mais vraie. Garder vivant ce trésor-là, pour ne pas trop pleurer en disant esangwa, bye-bye le village au bord des eaux sombres.
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Chemin tournant 
Bonne ville, alors. Qu’elle vous soit tendre.
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Merci, je lui demanderai de l’être
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C est le départ de batouri??
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Bonsoir Serge, ainsi fait que la ville t’appelle pour écrire encore et nommer un peu ce qu’il nous reste d’années à parcourir les rues colorées, bruyantes et fantasques. Citadine depuis ma naissance, je te parle sans connaissance de cette entité qui pour moi se situe entre étang et canal, je t’écris de mon bureau dans ma cime du tilleul, fenêtre ouverte sur les branches qui bougent, en bas, les voitures vont et viennent dans un brouhaha qui m’est familier et ne me dérange guère. Car au matin, levée avant elles, dans le jardin, derrière la route, j’assiste au concert des oiseaux et à la lente toilette des chats
Alors, que la ville te soit douce et heureuse, magistrale éclairée au crépuscule, bienveillante à l’aube, et que tes jours coulent sur elle telle une source jamais tarie, celle qui fait le poème à partager dans l’été en France. Je te souhaite le meilleur en t’embrassant en Lui.
Muriel
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