Sa clarté, Vénus, mince lame de verre, opposée à la rue, frontière, il le faut bien pourtant, le monde tout extérieur pénètre son salon, s'assoit, dessous ses doigts, le métal de sa paume usée, et du soleil à contresens aussi, parfois, qui la traverse, fait une ombre de la lumière, peut-être qu'on éprouve, malgré sa … Lire la suite le métal de sa paume usée
Auteur : Serge Marcel Roche
les ombres et le bizarre
Qu'importe où, on se promène : inaperçus, danser, sans que nous intrigue la brutalité, celle des mots, du voir, sans que l'on ploie sous la violence, la plissure des menaces, le corps s'insère, chaloupe, dans le flot ; on finit devant un verre, à dire peu, à se taire, mesurant tout, les ombres et le bizarre, … Lire la suite les ombres et le bizarre
tel un chien maigre, immortel
L'absence, Éros dit, ça voyage par un train de nuit, entre les étoiles : on y fait deuil des vivants ; Vénus pleure, pas beaucoup, à peine, puis sourit ‒ au crépuscule du soir, on se trouve bien, tout s'enfloue, les gens montrent le visage qui se perdra, dans l'obscurité, l'amour, sur son pas de porte, les … Lire la suite tel un chien maigre, immortel
la ville semble, un trou
Une pluie creuse les façades, à l'aplomb des devantures, ravine le crépi, quelqu'un s'arrête qui, derrière la vitre ne voit pas, d'ailleurs ça cesse ; la ville semble, un trou, très grand dans l'univers, Vénus sommeille à l'intérieur, rêve de quoi ‒ la maison, mère mitoyenne, où l'enfance flottait sur un carrelage froid ‒ d'une tristesse … Lire la suite la ville semble, un trou
une jupe rouge pavot
‒ Quand on nait, imagine, un œil te scrute le sexe, tu pleures, la mère aussi, ou montre ses dents, s'endort, tu cries entre des mains étrangères, après quelqu'un t'enfiche avec le nom, qui impose une vie, de joie et de misère, écrit : poids, taille, chevelure nombreuse, impatience, mauvais caractère ‒ d'un côté, des sortes … Lire la suite une jupe rouge pavot
ou sous des néons roses
Vers les quartiers propices ; Vénus gratte sa bourbouille qui se réveille, partage avec Éros la même irritation, contre le temps qui coule, blanchit ses avant-bras, d’excipient à l'oxyde de zinc, que les clientes détestent : on te croirait lépreuse ‒ et, sans méchanceté, mes ongles dans ta chair grasse ‒ on voit le défilé du jour, pensant … Lire la suite ou sous des néons roses
assise quelquefois, au soleil devant
Et que les chalandes caressent, de leurs plus ou moins grosses mains, lissant le cellophane, cherchant de l’œil, à travers, un reflet des couleurs qui sied à leur teint ; Vénus s'en amuse, assise quelquefois, au soleil devant ; on ne sait pas d'où sort, tout ce flot de matière humaine ‒ ces peaux qui recouvrent quoi … Lire la suite assise quelquefois, au soleil devant
au pied des corps ondulants
Rue 3.180, étroite, désordonnée, mais on y passe, dit Vénus, où sise sa boutique sans nom, presque sans visage, au pied des corps ondulants ; ici ça masse, ça tond, tresse, parfois chignonne, une fidèle d'outremer qui bourdonne, si l'on fabrique un nid bien creux, qu'on enferme une abeille, dedans ; de quoi rire un moment, avec … Lire la suite au pied des corps ondulants
Vénus en son salon
En suite de la vie de Éros Sambóko (désormais Éros dans et hors de son lit) commence au tournant du chemin une nouvelle série : Vénus en son salon. On étouffe au salon ; le dos tire, vers son dedans, senti mais ignoré, caverne d'os où flue la mer dont un jour – lequel – … Lire la suite Vénus en son salon
Où nos corps défont l’image
L’une de ces arrière-cours muettes où tu n’as d’étendue que toi, le paysage de ta cervelle, la mousse léchant les parpaings. Juste assez pour un rosier nain. Des fougères. Tes mégots dans une coupe en verre, tes jambes nues sous le soleil droit. Quand l’hypnose du jour s’éteint, un dernier tour dans la plaine, puisque … Lire la suite Où nos corps défont l’image