tu aimes : les pharmacies, les commerces de luminaires ; souvent tout se transforme en inquiétude ; tu aimes aussi les maisons folles à recoins, mais du reste, peu, rien, ou comprendre le mouvement ou l’eau qui pleut dans une vasque, un bassin et qui revient — Vénus dit : tu survis grâce à ces menues joies, aux bonheurs fugaces, ce que tu sens par le côté, l’envers, autrement tu vois trop la lourdeur de la terre, son mauvais cinéma ; tu t’assois pour pleurer, te relèves ; t’interroges de savoir où s’épand ton dégout, dans quel déversoir s’engouffrent les vies, les mots qu’on prononce, ceux que l’on écrit (arpentant, tu traces de grands caractères, parfois des petits, enfant, découpais le vocabulaire) ; ce que font les autres, aussi, te questionne, les machines, quel trou ça remplit l’ardeur insensée, la sombre existence —
Étiquette : Parole
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ce que fait l’inattendu
Quelques traits noirs soulignent des objets. Quand elles entrent, les clientes ne savent plus-où voir, vacillent sur leurs os, appellent leur mémoire [nous n’habitons que les repères qu’on s’agence dans le cerveau]. Vénus s’amuse de l’étonnement nerveux, la milliseconde de l’instant qui dérègle la carte, du trouble de leur cliché, d’un doute sur soi-même. De ce que fait l’inattendu. Puis s’attriste qu’après le jeu, la parole demeure identique, endormie, vulgaire. Retourne en son repli, pas si joyeux que ça, là où l’on se survit, autant qu’à la béate ignorance des autres.
Vénus en son salon #47